mardi 19 juillet 2011

LA FAMINE MEMACE LA CORNE DE L'AFRIQUE


Des familles entières qui fuient la sécheresse et la guerre en Somalie construisent des abris de fortune aux abords des camps de refugiés déjà surpeuplés (ici à Dagahaley). Crédits photo : Rebecca Blackwell/AP

Les agences des Nations unies et les ONG se mobilisent pour venir en aide aux habitants victimes de la sécheresse. 

La Corne de l'Afrique plonge dans une catastrophe humanitaire. Confrontées à l'une des pires sécheresses depuis plus d'un demi-siècle, près de 11 millions de personnes au Kenya, en Éthiopie et surtout en Somalie vivent désormais sous la menace d'une sévère disette. Selon l'ONG Action contre la faim (ACF), «les besoins sont immenses». Si nul ne brandit encore les souvenirs des grandes famines qui ont ravagé l'Éthiopie en 1973 puis 1984, l'inquiétude grandit, particulièrement concernant la Somalie. «Le centre de la Somalie est la région la plus touchée par la crise, insiste-t-on chez ACF. Il n'y a eu presque aucune récolte, et, même dans les régions les plus riches, la récolte a été inférieure de 50 % à l'habitude.»
La quasi-anarchie qui sévit dans ce pays, privé d'état central et en proie à la guerre civile depuis 1991, a aggravé les choses. Tout comme les faibles pluies qui avaient déjà affaibli les populations ces deux dernières années. Un cercle vicieux s'est alors refermé : les éleveurs ont tenté de sauver leur bétail menacé de mort, entraînant une hausse catastrophique du prix des denrées de base, déjà très chères. Privés de toute ressource, près de 1 million de Somaliens n'ont eu d'autres solutions que de fuir vers les pays voisins à la recherche de secours. Cet afflux de réfugiés dans le nord du Kenya et dans l'est de l'Éthiopie a déséquilibré ces régions fragiles. Dans l'État kényan du Turkana, le taux de malnutrition a ainsi atteint 37 % en juin, contre 15 % en 2010.
La situation est plus difficile encore en Somalie, où près de 1,5 million de personnes ont quitté leurs villages pour gagner les villes. Dans Mogadiscio, la capitale, théâtre de combats entre les soldats du gouvernement de transition et les miliciens d'al-Shebab, un groupe rallié à al-Qaida, près de 400.000 personnes survivraient dans des conditions extrêmement précaires. «Les agences humanitaires concentrent leurs efforts pour nourrir ceux qui fuient la Somalie vers les pays voisins, mais aident moins ceux qui sont restés à l'intérieur», déplore à l'AFP l'un de ces réfugiés.

La Somalie durement frappée 

ACF, l'une des rares ONG présentes en Somalie, assure «n'avoir jamais vu une telle situation» et estime que 250.000 enfants souffrent de malnutrition sévère. Et, selon l'Union africaine, près de 3 millions de personnes auraient rapidement besoin d'une aide alimentaire.
Même al-Shebab semble se rendre compte de l'urgence. Les islamistes, qui depuis 2010 barraient l'accès aux vastes zones sous leur contrôle à toutes les ONG occidentales, viennent de lever leur interdit.
Le 13 juillet, l'ONU a pu procéder à une première livraison : 5 tonnes de matériels, de vivres et de médicaments près de la ville de Baidoa. Le programme alimentaire mondial (PAM) envisage lui aussi d'intervenir dans les cités aux mains d'al-Shebab.
Lente à réagir, la communauté internationale commence à se mobiliser. Pour Anthony Lake, le directeur de l'Unicef, peu optimiste, cet effort tardif devra être important. «Nous allons probablement avoir une véritable catastrophe dans les prochains mois
http://plus.lefigaro.fr/page/tanguy-berthemet

La Corne de l’Afrique est une péninsule de l’Afrique de l’Est qui s’étend depuis la côte sud de la mer Rouge jusqu’à la côte ouest de la mer d’Oman, en passant par le golfe d’Aden et dont la forme, sur une carte, évoque une corne de rhinocéros. Le terme désigne aussi la région occupée par quatre États, la Somalie, Djibouti, l’Éthiopie et l’Érythrée1,2. De par sa position stratégique, elle est de longue date au cœur d’enjeux géopolitiques. La Corne de l’Afrique couvre environ 2 millions de km2 et compte 90,2 millions d’habitants (dont 75 en Éthiopie, 10 en Somalie, 4,5 en Érythrée et 0,7 à Djibouti).

lundi 11 juillet 2011

LA FRANCE DU PACIFIQUE LES ILES MARQUISES



Les îles Marquises (de l'espagnol Marquesas) forment un des cinq archipels de la Polynésie française. Elles furent nommées ainsi par l'espagnol Álvaro de Mendaña de Neira qui les approcha en 1595. Il leur donna ce nom en l'honneur de son protecteur García Hurtado de Mendoza, marquis de Cañete, qui était également vice-roi du Pérou. Mendaña a d'abord visité Fatu Hiva puis Tahuata avant de rejoindre les îles Salomon
 HISTOIRE
Les Marquises furent habitées par des Polynésiens dès le IIIe siècle av. J.-C. Les observations ethnologiques et les liens de parenté linguistiques laissent à penser qu’ils venaient de Samoa.
Chaque vallée était le territoire d’une tribu avec un système social propre, une aristocratie et un clergé. D’interminables guerres tribales opposaient les Marquisiens qui pratiquaient le cannibalisme rituel avec les prisonniers de guerre.
Le premier Européen qui les découvrit fut l'espagnol Álvaro de Mendaña de Neira en 1595. Au cours de son voyage du Pérou aux îles Salomon, il rencontra les îles du sud : Magdalena (Fatu Hiva), Dominica (Hiva Oa), Santa Cristina (Tahuata) et San Pedro (Moho Tani). Deux siècles passèrent avant qu’un autre Européen, James Cook, ne revienne et y reste plus d’un mois pour se reposer de son exploration de l’Antarctique.
En 1791, l’Américain Joseph Ingraham découvre les îles du groupe nord : Federal (Ua Huka), Washington (Nuku Hiva) et Adams (Ua Pou). Il les appela « les îles Washington ». Deux mois plus tard, ce fut le tour du Français Étienne Marchand. Il prit possession de l’archipel au nom de la France et le nomma « îles de la Révolution ». Les îles reçurent son nom et celui de ses seconds : Marchand (Ua Pou), Masse (Eiao) et Chanal (Hatutu), de ses commanditaires Baux (Nuku Hiva) et d'une particularité géomorphologique, Deux Frères (Motu Iti).
En 1813, au cours de la guerre anglo-américaine, l’Américain David Porter établit une base navale aux îles Madison. Mais après la guerre; les États-Unis ne ratifièrent pas cette possession.
En 1842, le Français Aubert Du Petit-Thouars pris possession de l’archipel et elles firent partie des Établissements français de l'Océanie. Dès cette époque, Du Petit-Thouars, ainsi que Guizot, envisage de faire des îles Marquises le lieu de déportation, une peine prévue pour les crimes politiques mais non encore appliquée. En 1849, la Haute Cour de justice de Bourges condamne Armand Barbès, l'ouvrier Albert et Louis Blanc à la déportation. Peu de temps après, la loi du 8 juin 1850 détermine les îles Marquises comme lieu de déportation. En 1852, des opposants au coup d'État du 2 décembre 1851 sont condamnés à la déportation aux Marquises.
Les îles Marquises sont incorporées au territoire d'outre-mer de la Polynésie française en 1958, après la victoire du « oui » au référendum.
 GÉOGRAPHIE
D'une superficie totale de 997 km2, elles sont parmi les archipels les plus étendus de la Polynésie française
le haut plateau de Nuku Hiva
Elles se situent entre 600 et 1 000 km de l'équateur à environ 1 600 km de Tahiti. Elles sont réparties en deux groupes d'îles distincts :
  • le groupe septentrional, centré autour de la grande île de Nuku Hiva, les deux plus petites îles d’Ua Pou au sud, et Ua Huka à l’est, et au nord les petites îles situées sur le même massif corallien d'Eiao, Hatutaa et Motu One ;
  • le groupe méridional, centré autour de l’île principale de Hiva Oa, et les plus petites îles très proches de Tahuata et Moho Tani (ou Molopu), et plus au sud l’île de Fatu Hiva et le rocher Motu Nao.
Jacques Brel repose au cimetière d'Atuona (commune d’Hiva Oa), aux îles Marquises, non loin de la tombe de Paul Gauguin. Sa plaque mortuaire est à l'origine d'un différend entre la famille Brel et Maddly Bamy en 1999. Sa dernière compagne gagne le procès en justice et obtient le droit de mettre sur la pierre tombale l'effigie de leurs deux visages tournés vers le soleil couchant.